PROJETS EN COURS ...
 
 
  ACT 4 : LOVE



GRAND ÂGE, 2010.

La maison de retraite de Saint-Aubin de Médoc m'a ouvert ses portes en mars 2010 pour réaliser un reportage de 6 mois sur le Grand Âge et la vie en institution.

L'envie commune d'avoir une approche positive et de donner la parole aux résidents a permis de recueillir les nombreux témoignages qui ont servi de base au travail photographique.

Les histoires personnelles et les ressentis exprimés se sont révélés riches de sens et ont permis de dégager un regard plus juste sur le Grand Âge.

Jean, 87 ans.
 
 
" Depuis son accident, Paulette n'est plus la même...

Celle d'avant me manque, si vous saviez... Je l'aime tellement ! "
 
 
 
 
 
 
 
Paulette, 85 ans.
 
 
Qu'est-ce qui est le plus important pour vous maintenant ?

" Le plus important, c'est que l'on puisse rester ensemble. "
 
 
 
 
 
 
 
 

Êtes-vous croyants ?

" Oui, nous croyons en nous, en l'Amour. "

 
 
 
 
 
Marie-Thérèse, 94 ans.
 
 

" Je n'ai rien de comparable avec la Vénus de Milo, mais moi, j'ai mes deux bras !

Le charme compte davantage, et avec le temps, c'est ce qu'il faut garder.

J'ai été heureuse, je le suis moins... J'aimerais faire ce que je faisais avant, j'avais l'impression d'être utile. "

 
 
 
 
 
 
 
Henri, 84 ans.
 
 
" J'ai été militaire pendant 25 ans ; il me fallait avoir de la tenue. Avec le temps, cela n'a pas changé."

Qu'est-ce qui vous a marqué dans votre vie de militaire, Henri ?

" La bêtise humaine ! "
 
 
 
 
 
 
 
Odette, 88 ans.
 
 
" J'ai décidé moi-même de venir en maison de retraite.

Je suis automone, je dispose de mon temps, j'ai une vie plus douce et des loisirs que je n'avais pas avant.

En maison de retraite, les gens ne viennent plus nous voir !

Pourquoi ? "
 
 
 
 
 
 
 
Marie, 88 ans.
 
 
" Quand on vieillit, on perd les êtres que l'on aime, on les perd et après, on se retrouve seul.

C'est aussi une vie au ralenti, on fait tout doucement, on prend son temps.

On donne plus d'importance à certaines choses, comme la nature, un objet familier, une amitié, un bonjour...

J'aime rire et cela me permet de rester positive. "
 
 
 
 
 
 
 
Romeo, 87 ans.
 
 
" En vieillissant, on gagne en savoirs, on a l'expérience de la vie, mais ça ne sert plus à rien, c'est une vraie couillonnade l'existence !

Ma femme, j'aimerais la voir, l'embrasser, je la serrerais tellement qu'elle ne pourrait plus repartir. Et puis, mourir avec elle, c'est tout.

Je ne fais plus rien, j'aime rêver, je ressasse ma vie qui revient tout le temps. Tous les jours, il y a un souvenir, je le revis.

Le Grand-Âge, on est obligé d'y passer... Il n'y a pas de mystère, la vie c'est cela..."
 
 
 
 
 
 
 
Gigi, 79 ans.
 
 
" Alzheimer ? Toutes ces portes et ces couloirs! Il faut marcher, et encore marcher...

Le but, c'est de trouver une sortie pour aller rejoindre sa grand-mère, sa mère, son mari, ses filles...

Le sais-tu vraiment Gigi ? On voudrait bien te suivre dans ce voyage. " Tes filles
 
 
 
 
 
 
 
Sara, 85 ans.
 
 
Sans ma mémoire, suis-je encore Sara Baum ?
 
 
 
 
 
 
 
Emile, 75 ans.
 
 
" Peindre l'absence et la déroute pour traduire comment je vis par moment : absent pour le monde extérieur,

mais rentré tellement en moi-même, vers l'intérieur, que certaines portes ne peuvent plus s'ouvrir. "


Puzzle, Journal d'une Alzheimer, C.Couturier.
 
 
 
 
 
 
 
 
Émile déambule dans les couloirs, cherchant désespéremment en lui les souvenirs qui le quittent.

Happé par le vide et l'angoisse, ses forces physiques s'amenuisent. Souvent, il chute.

L'aide-soignante, par sa présence et son affection, sera celle qui apaisera Émile.

Un geste, une attention, Une part d'essentiel...
 
 
 
 
 
 
Michaëla, 90 ans.
 

 

 
" Très difficile d'accepter de n'être plus capable. Très difficile d'accepter de redevenir, quelque part, une enfant.

Maintenant, je me laisse faire et j'apprécie que l'on s'occupe de moi.

Des caresses et des regards qui ont le pouvoir de me rendre belle..."

 
 
 
 
 
 
 
Geneviève, 90 ans.
 
 
 
 
 
 
 
 
Denise, 88 ans.
 
 
" Il est moche mon corps, il est tordu, il s'est beaucoup déformé, j'aimerais me reformer.

Je pense souvent à mon mari, il me manque... J'aimerais avoir un enfant de plus, je les aime tellement les enfants !

Je rêve souvent de ma mère, des mes soeurs...

Oui, je crois qu'il y a quelque chose au-dessus de nous..."
 
 
 
 
 
 
 
Honorine, 96 ans.
 
 


"Quand on vieillit, le corps devient plus las, l'esprit aussi.Il n'y a qu'une chose qui reste, c'est le coeur, l'affection."

" Je suis sourde, aveugle, j'ai mal aux mains, j'ai l'impression que ma peau est gelée. Des fois, je dis que j'aimerais partir en bonne santé !

La vie est belle, il faut saisr les bons moments, et puis accepter les mauvais. Les moments difficiles, cela apprend à se résigner, que faire d'autre ?

Se résigner, espérer en des jours meilleurs... Moi, j'ai beaucoup prié, mes enfants ils me disent:" Tu pries, mais on te répond ?"

Et je dis non, on ne me répond pas mais quelquefois, je trouve la réponse, l'apaisement, la résignation, je ne sais comment dire..."

 
 
 
 
 
 
 
Paulette, 97 ans.
 
 
Trois voeux ?

" Pouvoir marcher, être bien dans ma peau, avoir la santé."

 
 
 
 
 
 
 
Roméo, 87 ans.
 
 
" Bien! la photo, c'est de l'art mais pas ce quidam, un vieillard quoi !...

Cela est passé si vite ! Des regrets ?

De tous mes bonheurs d'antan, il ne me reste plus rien, je n'ai qu'un aller simple.

Le reste ? Il faudra bien faire avec ! "

 
 
 
 
 
 
 
Émilienne, 83 ans.
 
 
" Je vois de rides et cela m'énerve de vieillir !

Je n'arrive plus à voir l'avenir ! "